Ce que m’apporte la marche pieds nus.

Les réponses les plus évidentes sont : de l’apaisement et de l’énergie.

Par exemple, en France, j’habite en campagne et il y a un chemin de terre juste en face de chez moi. Quand je rentre stressé du travail, ce qui me détend le plus est d’aller marcher pieds nus, même juste 10-15 minutes, sur ce chemin et idéalement quand il est boueux. Un passage dans l’herbe pour essuyer la plus grande partie de la boue, suivi d’une rapide douchette et j’ai à nouveau les pieds tout propres.

En revanche, je suis incapable de vous en expliquer le pourquoi !

Nous verrons dans un autre post les différentes explications possibles.

Mais, ça ne se limite pas à cela…

Il y a aussi le plaisir de ressentir des sensations très différentes en permanence.

Un vieux cliché laisse croire que toucher, c’est avec les mains.

Mais en fait, le toucher se fait avec toutes les parties de notre corps.

Ex-professeur des écoles en maternelle, travailler ce sens avec des jeunes élèves, en pleine découverte de leur corps et de leur environnement, et déconstruire ce cliché, était très intéressant.

Cet apprentissage est même devenu essentiel dans cette triste période où le toucher est devenu presque « interdit » car vu comme un risque de contamination.

La marche pieds nus est donc aussi une immersion dans des sensations permanentes très variées selon le sol sur lequel on marche : froid/chaud, sec/mouillé, rugueux/doux, mou/dur, agréable/désagréable…

Je vous conseille donc cette pratique en famille avec de jeunes enfants, expérience également très enrichissante en terme de vocabulaire.

Un autre ressenti très présent dans le barefoot selon moi, c’est la sensation de liberté, d’où le titre du site.

Beaucoup de monde éprouve du bien-être en rentrant chez soi en retirant ses chaussures. On se sent libéré d’un carcan, ce qu’est ni plus ni moins que nos chaussures pour nos pieds, surtout selon les modèles qui peuvent être parfois aux limites de la torture..

Dans la majeure partie des publicités où l’annonceur veut afficher du bien-être, les personnages sont pieds nus, chez eux mais aussi à la plage par exemple.

L’expression « les doigts de pieds en éventail » en est également très représentative.

Ce qui va différencier du barefoot, c’est que le lieu est considéré sans danger pour les pieds.

Cependant cette pratique avec un minimum de prudence est sans risque.

Rationnellement, marcher pieds nus à la plage n’est pas sans écueil, on y rencontre sous une autre forme des dangers présents à la campagne ou à la ville (capsule de bouteille de bière, coquillage coupant, morceau de verre ou tout déchet un peu tranchant qui plus est caché sous le sable, hameçon, vives, ,oursins, etc). Mais ces dangers sont minimisés par l’expérience qui nous a démontré depuis tout petit que leur probabilité de réalisation est faible.

La pratique du barefoot aura le même effet, mais il faut se lancer et se détacher de cet apriori.

Bref, la liberté de nos pieds, et la notre, au final c’est partout ou presque !

Pas uniquement chez soi en univers connu (le Légo la nuit ou le coin de meuble nous le rappelle) ou dans les lieux où nous avons l’habitude d’être pieds nus comme la plage.

Nos pieds nous portent toute la journée, ils méritent bien un peu de reconnaissance en étant libérés dès que possible, non? Laissez les respirer.

D’autant plus que votre bien-être passe par le leur.

Autre source de plaisir, celui de prendre son temps. C’est tellement important dans un monde où il faut que tout aille vite.

C’est essentiel surtout quand on débute, ne serait ce que pour regarder où on met les pieds. Mais aussi et surtout pour profiter des sensations ressenties, du lien retrouvé avec le sol.

J’y reviendrai dans un chapitre dédié aux premiers pas en barefoot, mais il est important de comprendre que la marche pieds nus est différente de la marche chaussée.

Il s’agit d’une forme de retour à l’état sauvage, aux sources de l’humain.

Chaussés, nous avons pris la mauvaise habitude de poser d’abord le talon, puis le métatarse, la partie charnue à la base des orteils que je préfère appeler « coussinet », puis les orteils.

En marche pieds nus, il faudra réapprendre à poser d’abord le coussinet, puis à s’ancrer avec les orteils et seulement après avoir trouvé ces appuis, poser le talon.

Claquer le talon, qui génère un choc qui est mauvais sur le reste du squelette, est ainsi évité.

C’est un peu comme la marche dite à pas « de loup » ou « feutrés » qu’on utilise quand on veut marcher doucement sans faire de bruit.

Le coussinet, beaucoup plus charnu que le talon absorbe beaucoup le choc du premier contact avec le sol, et les orteils poursuivent ce travail avant qu’au final le talon soit posé.

Cet apprentissage nécessite de prendre son temps pour conscientiser chaque mouvement, la recherche d’équilibre (surtout en terrain accidenté) ainsi que les sensations liées au contact avec le sol.

C’est aussi un moment qui permet de mieux découvrir son environnement.

Très souvent, un barefooter va observer des choses, des détails, qu’un marcheur chaussé ne verra pas.

Avec l’habitude, vous pourrez accélérer le pas. Et si le cœur vous en dit, découvrir la course pieds nus (un post sera consacré à ce sport).

Enfin, et c’est certainement le trait le plus personnel du plaisir que je trouve dans le barefoot, j’aime la notion d’originalité, de marginalité voire de provocation.

Il ne s’agit pas d’en faire une finalité, mais pour moi c’est un petit plaisir supplémentaire.

Le frein essentiellement rencontré par les débutants dans la marche pieds nus, plus encore peut-être que le danger ou la saleté, est le regard des autres.

Personnellement, il m’est égal et au contraire je m’en amuse.

Surtout en France où je suis souvent visé par des regards réprobateurs à travers lesquels je comprends que je suis perçu comme un fou ou un SDF.

A l’inverse, aux Pays Bas, je rencontre beaucoup de personnes qui viennent m’interroger sur cette pratique et me posent des questions intelligentes.

Je développerai cette « analyse sociale » dans un autre post.

Mais je pars du principe que tant que je ne fais de tort à personne, je fais ce que je veux. Donc si j’ai envie de marcher pieds nus, je le fais.

J’en profite, pour l’instant c’est encore autorisé et … gratuit !